Comme chaque année, nous avons rejoué le scénario du Carnaval de la Plaine, et cela ne laisse rien présager de bon pour la suite.
Dimanche 20 mars 2022. Le début de la pièce commence bien. L’autogestion fonctionne assez au début, c’est festif, les grands enfants se mêlent aux petits marseillais dans un joyeux bazar. Mais malheureusement, l’histoire dérape et ça aussi c’est écrit : aucune demande d’autorisation, aucun encadrement des pouvoirs publics d’un événement qui réunit quelques milliers de personnes.
Et à la tombée de la nuit, un autre spectacle commence alors. On brûle le Caramantran sur le revêtement neuf de la place. Cette année, une petite innovation, on rajoute quelques trottinettes pour que les flammes soient plus hautes. On incendie aussi les luminaires de la place Jean Jaurès, terminée ou presque – on attend toujours les bornes d’accès des pompiers d’Aix-Marseille-Provence Métropole!
Ensuite, le temps fort de la soirée, que tout le monde attend, et qui définitivement fait partie du folklore. Les cars de CRS sont prêts à rentrer sur scène, stationnés dans les rues adjacentes.
Enfin ! Les CRS arrivent, gazent la place, et le très amusant jeu du chat et de la souris commence. Le but ? Cramer un maximum de poubelles avant de se faire attraper.
Au lendemain, quand tout le monde aura célébré le vivre-ensemble, nous commençons un triste état des lieux. La préfecture annonce quelques gardes à vue vaines pour justifier l’inefficacité de sa méthode.
Et nous, eh bien nous slalomons entre les déchets et les poubelles fondues, et nous amenons nos enfants jouer dans la pisse. On regarde la météo, en espérant que la pluie puisse laver la soirée. On nous annonce des travaux longs et coûteux – encore – pour remettre le sol et les éclairages en état.
Peut-être est-il temps de changer de méthode, et d’y réfléchir vite, avant que n’arrive l’acte 2, avec les températures plus estivales. Pas un mot sur notre quartier du Maire de Marseille Monsieur Benoît Payan depuis son élection, pas un mot de Monsieur Jean-Marc Coppola, adjoint à la culture. N’y a-t-il pas de vision pour la Plaine ? Peut-être est-il temps de considérer que cette place mérite un engagement actif, des médiateurs, la présence permanente de la police municipale, un vrai agenda culturel, une maison des associations…
On espère changer la programmation pathétique de ce théâtre où élus et préfecture constituent un public aussi fidèle que passif. Les habitants de la Plaine, les familles, craquent, et ceux qui peuvent se le permettre financièrement sont à deux doigts de changer de décor.